Afrique sur scène est un clin d’oeil au premier court-métrage africain, « Afrique sur seine », réalisé en 1955 par Jacques Mélo Kane, Mamadou Sarr et Paulin Soumanou Vieyra. Tourné à Paris (les autorités coloniales ayant interdit le tournage au Sénégal, d’où le nom « Afrique sur Seine »), les quatre étudiants noirs revendiquent, à travers le cinéma, une reconnaissance culturelle jusque là exprimée par le biais de la littérature.
Longtemps ignorée ou montrée sous un jour folklorique, la culture africaine s’affirme surtout au lendemain des indépendances. Ainsi le Ghana, premier pays africain à devenir indépendant en 1957, connait une effervescence culturelle et politique. Un nouveau mode de vie voit le jour : le « highlife » (Belle vie, grande vie). Ce courant musical ou encore cette idéologie d’une élite intellectuelle (le premier président ghanéen, Kwame Nkrumah, s’en inspirera pour définir sa politique) dépassera les frontières ghanéennes pour s’étendre dans les pays voisins. Des photographes talentueux comme Jean Dépara du Congo en profite pour immortaliser des scènes de vie de cette « highlife » africaine entre 1955 et 1965 tandis que Mobutu, président du Zaïre revisite la mode dès 1972 et impose une nouvelle tenue vestimentaire, plus authentique, « l’abacost » (à bas le costume), pour affranchir les zaïrois de la culture coloniale. Une fois l’euphorie passée, la dure réalité refait surface et le sénégalais, Sembène Ousmane, père du cinéma africain brandit son art pour dénoncer les injustices sociales dans son film, Xala, réalisé en 1974.
Aujourd’hui, la culture africaine a évolué et le passé n’est plus qu’un vieux souvenir dans l’esprit des aînés sinon une nébuleuse dans celui de la nouvelle génération.
C’est sous notre plume, qu’Afrique sur scène tentera de mettre sous les feux des projecteurs, ce passé culturel afin de comprendre le présent pour peut-être mieux aborder l’avenir.
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« Africa on stage » is a nod to the first African short movie, « Afrique sur seine », directed by Jacques Mélo Kane, Mamadou Sarr and Paulin Soumamou Vieyra in 1955. Shot in Paris (the colonial authorities prohibited the shooting of the movie in Senegal, hence the name « Afrique sur Seine ») the four black students use cinema to gain a cultural recognition that was only expressed through Literature.
Ignored for a long time or promoted under a folkloric aspect, the African culture asserts itself in the years following independence. Ghana, first African country to become independent in 1957, experiences a cultural and political vibrancy. It is the starting point for a new way of life : the « highlife ». That musical trend or that intellectual elite ideology (President Kwame Nkrumah drew inspiration from it to défine his policy) will cross the Ghanaian borders to reach the neighbouring countries. Talented photographers such as Jean Depara from Congo profits on that opportunity to immortalise some scenes of that African « highlife » between 1955 and 1965 while Mobutu, the Zairean president revisits Fashion in 1972 and imposes a new dress code, more authentic, « the abacost » (down with the suit), so that to have Zairean men freed from the colonial culture. Once Africa gets over the euphoria, the reality slowly breaks through and the Senegalese, Sembene Ousmane, father of the African cinema uses his art as a tool to condemn social injustices, through his movie « Xala » directed in 1974.
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p style= »text-align:justify; »>Today, the African culture has evolved and the past is nothing but a distant memory in the minds of the elders otherwise a nebula in those of the new generation.
It is under our words and writings that « Africa on stage » will try to highlight that cultural past so that to understand the present with a view to better future action.
PG