La Foire d’Art contemporain qui s’est tenue à Paris du 10 au 12 novembre, s’est clôturée sur une note plutôt positive. Pour cette édition 2017, AKAA enregistre une fréquentation stable par rapport à l’an dernier (15 000 visiteurs) mais compte, désormais, un nouveau public d’amateurs en plus d’un public de collectionneurs déjà existants.
La semaine dernière, tout ce beau monde s’est rué dans les stands pour découvrir le travail des artistes. Difficile de rester indifférent devant l’oeuvre impressionnante du congolais Freddy Tsimba proposée par la galerie Angalia. Entièrement réalisée en cuillères recyclées et soudées, la sculpture représente un personnage, face au mur, mains en l’air et culotte baissée. Une oeuvre comme j’aime, qui impose et interpelle à la fois.
Intitulée Centre fermé, rêves ouverts, cette sculpture fait suite à une expérience douloureuse vécue en Belgique par Freddy Tsimba. En effet, un visa mal interprété par les autorités a conduit l’artiste en centre de rétention administrative, le temps de lever le doute sur ses papiers. « J’ai passé dix jours de dure épreuve parce que je ne m’attendais pas à ça. J’avais pas envie de ça. Il faisait froid, c’était dur, tout ça (…) Et de cette expérience est née cette oeuvre. Je me suis dit ce centre est fermé, mais moi mes rêves sont ouverts, d’où le titre de l’oeuvre ».
Fort de cette expérience, Freddy Tsimba décide de créer davantage de pièces dans le même esprit. Sa série, en cours de réalisation, vise à souligner les humiliations et les violences que les gens endurent au quotidien au Congo et autres et invite chacun à ouvrir les yeux sur les injustices subies à travers le monde, n’en déplaise à ceux qui refusent d’affronter certaines vérités émanant de cette collection pour le moins dérangeante. « Les gens, des fois quand ils viennent, ils regardent pas. Ils passent vite. Ah, ça les touchent. Ils veulent voir des choses qui plaisent. Moi je ne veux pas ça. Moi je fais un travail qui parle ».

En attendant, il espère que ses pièces seront exposées chez lui à Kinshasa et partout dans le monde avant de finir au mur de Berlin, lieu symbolique et idéal « pour montrer que l’homme doit se relever de toutes ces injustices ».